L’éveil de la conscience de l’élite noire à l’étude des langues africaines a pris son essor peu avant et dès l’accession de nos Etats aux indépendances. Nous pouvons lire à ce sujet et parmi tant d’autres, Cheikh Anta Diop et Théophile Obenga dans leurs ouvrages respectifs: « Nations nègres et culture »[1] et « Origine commune de l’Egyptien ancien du copte et des langues négro-africaines modernes – Introduction à la linguistique historique africaine »[2]. Pour eux, il y a nécessité d’apprendre à l’Africain les sciences et la philosophie dans sa langue maternelle; on éviterait ainsi des années de retard dans l’acquisition des connaissances.

[1] Cheikh Anta Diop, Nations nègres et culture, Paris, Présence africaine, 1954, 1979.

[2] Théophile Obenga, Origine commune de l’Egyptien ancien, du copte et des langues negro-africaines modernes, Introduction à la linguistique historique africaine, Paris, l’Harmattan, 1993.